mardi 26 janvier 2010

LHJMQ: Mettre ses culottes

Serait-ce le syndrome du gars qui achète une voiture et qui la voit partout le lendemain? Ou un autre de mes superstitieux alignements de planètes? Je ne sais trop, mais entre nous, cela m’importe peu. Cela m’importe peu, car je ne peux passer à côté du sujet. Je parle bien entendu de la suspension de Patrice Cormier. Vous savez? Le jeune joueur des Huskies de Rouyn-Noranda qui a asséné un coup de coude à Mikaël Tam des Remparts de Québec? Pourquoi est-ce que je ne peux passer à côté de ce sport qui, comme je le mentionnais dernièrement, je considère barbare?

Serait-ce parce que je suis anormal comme je le disais dans Normalité? Ou une autre démonstration de leadership comme on les aime ici sur ce blogue? N’ayez crainte, toujours entre nous, je sais très bien pourquoi je ne peux passer à côté du sujet. La décision du préfet de discipline de la LHJMQ, Raymond Bolduc, est tout simplement l’exemple à suivre. L’exemple à suivre lorsqu’on veut développer une culture du leadership.

Il m’était impossible de passer à côté du sujet, car on a tendance à croire que le leadership, c’est de mobiliser, d’inspirer, motiver, écouter, etc. Moi-même j’alimente la tendance et cela est compréhensible. Il est préférable de développer le leadership par le registre de l’empowerment mais parfois, il faut appeler un chat un chat afin de démarquer de façon claire et précise les limites du terrain de jeu.

Photo: Normand Simard

Hier, la ligue de hockey junior majeur du Québec a fait savoir que les coups de coude gratuits et intentionnels ne sont pas permis dans leur terrain de jeu. Si vous voulez mon avis, il était temps que quelqu’un mette fin à cette violence gratuite. Il était temps que quelqu’un mette ses culottes au sein de cette organisation. Mais comme vous le savez, il n’est pas toujours facile de mettre ses culottes lorsque graduellement, l’anormal est devenu normal pour ainsi devenir la norme.

Et il est là le problème des organisations. On laisse aller les choses parce qu’on pense que c’est acceptable. On laisse aller parce qu’on n’ose dire ce qu’on pense. Parfois parce qu’on ne veut pas nuire à nos relations. D’autres fois parce qu’on ne veut pas nuire à la performance. Dans la LHJMQ, on ne voulait pas mettre un frein aux bagarres dont les spectateurs se délectent. Barbare je vous disais.

J’ai encore en mémoire cette entreprise où ce technicien à l’entrée des données avait pris le contrôle du département d’ingénierie. Je n’étais pas là au début, mais j’imagine qu’il avait commencé par des petites blagues anodines aux yeux de ses supérieurs. J’imagine qu'ils pensaient que cela pouvait être bon pour l’esprit d’équipe. Graduellement, les petites blagues anodines sont devenues assassines. Jusqu’au jour où plus personne ne savait quoi faire pour contrer ce leader négatif.

La décision de la LHJMQ de suspendre Patrice Cormier pour le reste de la saison est importante et porteuse d’un message clair. Mais plus important, la décision démontre qu’il ne faut pas attendre avant de prendre action. Attendre, c’est la pire façon de développer une culture organisationnelle ou une culture du leadership.

Évidemment, la question est de savoir comment faire pour ne pas attendre. Ou si vous préférez, comment faire pour porter ses culottes. C’est pourtant très simple, il suffit de mettre une ceinture et des bretelles!

Plus sérieusement, une culture du leadership se développe lorsque dès le départ, on connaît le type d’organisation que l’on veut. Pour développer une culture du leadership, il faut connaître les types de comportements que l’on considère acceptables et inacceptables. Il faut savoir communiquer les valeurs et les attitudes que l’on veut voir au sein des équipes et celles que l’on proscrit.

Et vous dans votre organisation, vous les connaissez les comportements acceptables et inacceptables? Le personnel a connaissance des valeurs et des attitudes qui caractérisent votre culture organisationnelle et votre culture du leadership? L’exemple de la LHJMQ est assez flagrant, il ne faut pas attendre que les comportements dégénèrent pour mettre ses culottes!

Communiqué de presse de la LHJMQ ici

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