jeudi 14 janvier 2010

De Cacouna à Copenhague

Encore une fois cette semaine, l’actualité nous offre une belle leçon de leadership. L’événement s’est produit à Rivière-du-Loup: la première rencontre entre Jean Charest et Stephen Harper depuis le sommet de Copenhague comme l’explique Pierre Duchesne dans son reportage* à Radio-Canada. La rencontre est intéressante, car à Copenhague, Jean Charest n’y a pas été avec le dos de la main morte à l’égard du gouvernement Harper comme l’aurait dit jadis, l’entraineur du Canadien.

Je trouve la rencontre de Rivière-du-Loup intéressante à plusieurs égards. D’une part, il y a la rencontre de deux chefs de gouvernement d’un même pays. Intéressant, car ça me fait penser à ce qui se passe dans une entreprise. On a beau avoir celui qui est à la tête de l’organisation, rien n’empêche les autres dirigeants de prendre leur place.

Tout le monde est d’accord avec l’idée qu’il n’y a pas qu’un leader dans une organisation. Mais lorsque vient le temps de parler de leadership, tout de suite on pense au PDG. Comme s’il n’y avait que lui qui avait de l’influence sur le personnel. Pour comprendre le leadership, il faut garder à l’esprit qu’il y a plusieurs leaders au sein d’une entreprise. Pour comprendre le leadership, il faut avoir des notions. Il faut avoir un modèle auquel on peut se référer.

La présence de plusieurs leaders dans le même environnement, c’est ce que j’ai appelé la Dynamique Leaderiale dans mon modèle du leadership.


Dans une Dynamique Leaderiale, les leaders présents les uns avec les autres agissent et réagissent en fonction de leurs agendas personnels. Par exemple, ce n’est plus un secret pour personne, l’agenda environnemental d’Ottawa et de Québec sont à des lieux de divergence. Ce qui n’est pas sans conséquence sous l’angle du leadership! Avez-vous dit leadership?

Ce que je trouve intéressant de la rencontre de Rivière-du-Loup, c’est qu’elle met en évidence les jeux et les enjeux présents dans une organisation. Des jeux et des enjeux présents parce que l’un ne voit pas les choses comme l’autre. Intéressante cette rencontre parce qu’elle le souligne à gros trait : cesser de croire qu’un leader est quelqu’un d’harmonieux qui croit de façon indéfectible à la vertu.

Fallait voir sourire Jean Charest en point de presse en se tournant vers Stephen Harper : "La digestion anaérobie, vous en avez probablement connu aussi monsieur Harper à Ottawa. Il y en a beaucoup." Dans son sourire, fallait-il comprendre qu’une digestion anaérobie produit du gaz méthane? Il y en a beaucoup à Ottawa… heuuu… Il y a beaucoup de péteux de broue?

Ou encore, " Peu importe où je me trouve. Que ce soit à Cacouna ou à Copenhague, sur ces questions-là, je tiendrai le même discours au nom des Québécois." Cocoricooo! Quoi de mieux que de faire le coq pour jouer au plus smatte! Ça, c’est ce que j’appelle du leadership négatif dans mon modèle.

Évidemment, il y a ceux qui vont dire que la politique c’est comme ci et comme ça et que ce n’est pas le reflet de ce qui se passe dans les entreprises. Malheureusement, c’est souvent eux les premiers qui trouvent qu’il est difficile d’avoir du leadership.

En ce début d’année, si vous cherchez à améliorer les performances au sein de votre organisation, ne cherchez pas de Cacouna à Copenhague ce qu’il faut faire. Commencez par chercher qui sont les p’tits coqs au sein du personnel. Faites le et vous en prendrez conscience par vous-même, on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs!

* Le reportage se trouve au début de la section 3/5.

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