mardi 15 décembre 2009

Guilbeault Soudas: Le vrai le faux

Hier soir en regardant le Téléjournal de Radio-Canada, j’ai été choqué. Oui choqué! J’en ai pourtant vu d’autres mais ça, pas capable! J’ai été choqué en regardant le reportage* de Maxence Bilodeau. Il était question du canular dont le Canada a été victime à Copenhague. Un Canular monté de toutes pièces par The Yes Men; un groupe d’activistes américain.

Hier soir comprenons-nous bien, je n’ai pas été choqué par le reportage du journaliste, ni d’ailleurs par le canular. Non, hier soir, j’ai été choqué par l’arrogance d’un individu à l’endroit d’un autre. Choqué de voir que l’arrogance et le mépris semblent encore acceptés dans les organisations. Après ça, on viendra me voir pour améliorer le leadership! Avez-vous dit leadership?

Pour résumer, les Yes Men ont publié un faux communiqué de presse faisant état d’un changement de cap du Canada concernant les émissions polluantes. Voyant la fausse information circuler, le gouvernement Harper a démenti la nouvelle par l’entremise de son porte-parole, Dimitri Soudas. Mais comme si remettre les pendules à l’heure n’était pas assez, monsieur Soudas s’est permis d’alléguer que Steven Guilbeault, militant environnementaliste engagé, était l’auteur de la controverse. Bien entendu, les allégations non fondées ont fait réagir l’écologiste que je respecte par ailleurs soit dit en passant.

Être accusé à tort de quelque chose qu’il n’a pas fait, vous comprenez qu’il n’en fallait pas plus pour que Steven Guilbeault se dirige là où il pourrait rencontrer Dimitri Soudas. Il a donc été faire le pied de grue à la sortie de la salle de réunion où se trouvait Dimitri Soudas.

Je ne sais pas si vous avez déjà été dans une situation où on allègue que vous avez fait ce que vous n’avez pas fait? Je ne sais pas si vous avez déjà été dans la peau du gars qui attend l’autre afin de mettre au clair des faits? Je ne sais pas si vous pouvez imaginer comment devait se sentir Steven Guilbeault alors qu’on allègue par un communiqué de presse qu’il devrait arrêter de faire de mauvais tours enfantins?

Je ne sais pas pour vous mais moi j’ai été choqué de voir Dimitri Soudas interagir avec Steven Guilbeault à la sortir de sa réunion. Choqué de voir Dimitri Soudas tapoter de la main l’épaule de Steven Guilbeault tout en lui disant qu’il n’a pas à être offensé. "You should not be offended. You should spend your time helping Canada…"

Plus tard alors que Maxence Bilodeau demandait à Dimitri Soudas s’il allait présenter des excuses, le porte-parole gouvernemental en a rajouté, "C’est à Monsieur Guilbeault de présenter des excuses pour son attitude ici à Copenhague." Ma réaction ? : !!!

Vidéo YouTube ajouté le 21 décembre 2009

Je ne sais pas si cela vous choque mais ça devrait si vous vous intéressez au leadership. Si cela ne vous choque pas, au moins, vous devriez reconnaître les leaders sous vos yeux. On a d’une part un leader naturel cognitif positif informel. D’autre part, on retrouve un pseudo leader affectif négatif corporatif.

Évidemment, si vous n’êtes pas un lecteur assidu de ce blogue, vous devez vous dire de que c’est? En fait, le leader naturel cognitif positif informel (Steven Guilbeault) et le pseudo leader affectif négatif corporatif (Dimitri Soudas) sont deux profils qui représentent à merveille le modèle du leadership que j’ai développé; modèle que je présente dans ma conférence Les Pouvoirs d’influence du leadership.

Personnellement, cela me choque de voir un pseudo leader traiter de façon cavalière un individu bien intentionné. Cela me choque de voir des manipulateurs qui tentent de discréditer ceux qui défendent leurs idées avec intégrité et respect. Cela me choque de voir la place que donnent des organisations à ceux qui accordent plus d’importance à leurs stratégies qu’au respect des autres.

Plusieurs se demandent si on vient au monde leader ou non. Plusieurs se demandent si on peut apprendre à exercer du leadership. Certes il est possible d’améliorer son leadership. Il est possible d’apprendre à influencer les autres. Mais au-delà de l’apprentissage, un fait demeure, il faut être capable de voir les interactions entre les leaders d’une organisation. C’est ce qui permet de développer une culture du leadership forte et mobilisatrice.

Ce n’est pas compliqué le leadership. Pour le développer au sein d’une organisation, il faut avant toute chose être capable de le reconnaître. Il faut être capable de reconnaître les leaders présents au sein de nos équipes. Il faut être capable de reconnaître les leaders positifs et les leaders négatifs. Il faut être capable de reconnaître les leaders cognitifs et les leaders affectifs. Il faut également être capable de faire la distinction entre les leaders naturels et les pseudo leaders. En fait, il faut tout simplement être en mesure de reconnaître le vrai du faux.

* Le reportage de Maxence Bilodeau est en ouverture du Téléjournal. Cliquez ici pour le voir

À lire sur le sujet :
Louis-Gilles Francoeur, Le Devoir: Le Canada à Conpenhague
Sur Radio-Canada.ca : Le Canada victime d’un canular
Patrick Lagacé de Cyberpresse: On dit que

.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire