jeudi 10 décembre 2009

Copenhague: Rapport de force

En ce lendemain de tempête de neige, quoi de mieux que de parler de changement climatique! Quoi de mieux, évidemment, si l’avenir de la planète vous intéresse. Quoi de mieux, bien entendu, si vous avez un minimum d’intérêt pour le leadership! Avez-vous dit leadership?

Là je sais que certains citadins vont dire que la neige, c’est beau en campagne mais que c’est juste du trouble en ville. Par exemple, faut pelleter le stationnement. Ou encore, tu fais une course au coin de la rue et à ton retour, le voisin a pris l’espace que tu avais déblayé. Après ça c’est le festival du chargement de la neige avec son lot de côtés de rue réservés. Sans oublier bien entendu, la neige grise après 3 jours.

Pour ma part, il pourrait neiger tous les jours que l’hiver serait d’autant plus agréable. Et entre nous, cela aurait l’avantage d’enlever la grisaille du paysage. Grisaille du paysage, neige devenue grise... Avouons tout de même qu’avec les décorations de Noël et les lumières scintillantes, le manteau blanc revêt tous ses atours. Vous n’avez qu’à aller marcher dans les rues pour vous en convaincre. Hi! Ho! Wow! assurés!

Qu’on l’aime ou pas, la neige, va bien falloir un jour mettre au rancart les Hummers si on veut favoriser les chances d’un Noël blanc dans le temps. Et c’est souvent lorsqu’on parle de mise au rancart que les problèmes commencent. Parce que ceux qui ont le Hummer demandent aux autres de faire leur part. Par exemple, en prétextant qu’en délaissant les trottinettes, ils vont polluer à leur tour. Autrement dit, on aimerait que l’autre passe directement de la trottinette à la voiture zéro-émission. D’accord, j’exagère un peu mais ça ressemble à ça.

Ça a l’air de rien mais les négociations pour les droits, ou non, de polluer expliquent pourquoi il est difficile pour certains d’exercer du leadership. Effectivement, dans un cas comme dans l’autre, tout ça n’est qu’une question de pouvoir. Oui un jeu de pouvoir. Jeu de pouvoir qui déterminera qui de lui ou de l’autre aura le dessus sur l’autre ou lui.

Personnellement, cela me fait rire lorsque j’entends Stephan Harper arguer que le Canada ne prendra pas d’engagement contraignant si les représentants des pays en développement n’en font pas autant. Cela me fait rire parce que d’une part, faudrait peut-être reconnaître que si les pôvres polluent, c’est pour notre plus grand plaisir… de consommation.

D’autre part, cela me fait rire parce qu’après nous avoir fourni tous les trucs et bidules qui garnissent maisons et dépotoirs, ne pourrait-on pas leur permettre d’accéder à une qualité de vie au moins équivalente à celle de nos chiens ou chats? Après tout, ces derniers ne sont-ils pas confortablement logés sous un toit en plus de manger trois fois par jour?

Lorsqu’on regarde d’un peu plus près les enjeux associés à la réduction des émissions polluantes, on comprend que la part de l’environnement dans les décisions à prendre est bien minime. Lorsqu’on y regarde d’un peu plus près, on peut penser que tout ça est tributaire de la technologie. Dans les faits, tout ça n’est qu’une question d’avantages économiques par rapport aux autres.

Il ne faut pas se leurrer. Il est tout autant difficile de préserver l’environnement que d’exercer du leadership. Il est tout autant difficile d’exercer du leadership que de préserver l’environnement lorsque derrière les belles paroles et les discours, la solution est de savoir qui aura le dessus sur l’autre dans un omniprésent rapport de force.

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