dimanche 1 juin 2008

Jeux d'enfance

Battleships, vous connaissez sûrement ce jeu de cache-cache qui nous amusait les jours de pluie? Je me souviens encore des heures de plaisir qu’il nous procurait malgré sa relative simplicité. Vous souvenez-vous de vos tentatives pour déjouer l’adversaire? Parfois les bateaux tous collés les uns sur les autres. L’alternative était de les placer chacun dans un coin avec le démineur près du centre. Deux stratégies qui généralement ne faisaient pas long feu. C’était le bon temps. Une partie de Battleships et un cornet double boules, il n’y avait pas meilleure façon de faire mon bonheur. Plouchhh!

Une partie de Battleships et un cornet double boules, je sais, cela fait un peu simpliste comme formule du bonheur. Mais je ne suis pas gêné de vous avouer ma relative simplicité. Non!, car cette semaine, j’ai réalisé que les grands de ce monde ont sûrement partagé les mêmes plaisirs. Remarquez, je dis les grands de ce monde mais ils demeurent des gens comme vous et moi. Des gens qui aiment s’amuser au Battleships tout en savourant de temps en temps un cornet double boules. En tout cas, s’ils n’ont pas aimé cela lorsqu’ils étaient jeunes, ils semblent y prendre un certain plaisir à l’âge adulte. Touché!

Plus jeune, j’aurais sûrement aimé jouer avec Maxime sauf que les jours de pluie, on ne partageait pas les mêmes intérêts. Moi j’étais Battleships comme vous le savez mais lui, il avait une préférence pour le G.I. Joe. Et pour être honnête, je dirais que sa préférence était en lien avec sa personnalité. Oui, Maxime a toujours eu le besoin d’épater les autres. D’ailleurs, cela se reflétait dans le choix de ses cornets. Le malheur pour lui, c’est qu’il n’a jamais compris qu’aussi agréable à regarder puissent-ils être, ils fondent entre les mains en un rien de temps en salissant tous vos vêtements. Et cela laisse des tâches que même le savon plus blanc que blanc de la famille, aussi conservatrice puisse-t-elle être, n’y peut rien. Touché!

Il y a quelques mois, mon Cher Maxime se trouvait en pays étranger. Avec sa tendance à vouloir impressionner les autres, Maxime a voulu démontrer à nos amis américains que le Canada pouvait également se démarquer sur la scène internationale. Maxime sait très bien que les Canadiens et les Américains sont copains copains alors il s’est dit que si eux ont leur G.I., nous, nous avons nos Joe. D’où le célèbre GI Joe. Que voulez-vous, heureuse ou malheureuse, une enfance laisse des marques quasi indélébiles sur votre personnalité. Et c’est probablement ce qui explique qu’une fois en Afghanistan, Maxime a fait une généreuse distribution de G.I. canadien soit, nos délicieux Jos Louis! Touché!

Vous connaissez la suite des choses et avez sûrement compris ma référence au cornet double boules. J’ose croire que Mesdames m’excuseront pour cette analogie un peu primitive. Mais avec toutes les manchettes qui en ont parlé, on doit avouer que l’Homme – oui, l’Homme avec un grand H – demeure relativement primitif face à un simple décolleté. Touché!

Voilà comment on transforme des maux d’enfance en mots d’adulte. Mais attendez, je vous en réserve une petite dernière. Comme quoi on n’est pas toujours obligé de se toucher pour avoir du plaisir. Plouchhh!

Battleships, un jeu où entre amis, on cachait nos bateaux sur le quadrilatère… On cachait nos bateaux!… Ô! fallait y penser! C’est un peu la même chose à l’âge adulte. Les uns comme les autres nous montent des bateaux grands comme la mer. C’est ça qui est intéressant avec la version adulte du Battleships. Plus on camoufle nos inepties, plus la recherche de la vérité devient justifiée. Touché!

Mais comme vous le savez, l’Homme doit être sérieux au travail. Il ne peut avouer candidement jouer au Battleships dans son milieu professionnel. Il a donc trouvé un autre nom à ce jeu d’enfance. C’est ce qu’il a appelé la gestion de crise. Et sous cette appellation, les experts recommandent de mettre cartes sur table lorsque la mer s'agite et risque de faire chavirer ton bateau. Faut croire que les experts ne sont pas crédibles au Battleships. Remarquez que ce n’est pas surprenant, eux préféraient les jeux de cartes si vous n’avez pas lu en diagonale. Plouchhh!

C’est ainsi que les joueurs de Battleships et les joueurs de cartes en sont venus à inventer une variante d’un jeu bien connu. Une variante qu’ils ont développée à l’adolescence ou lors du passage de l’enfance à l’adolescence. Vous savez, la période où les hommes fantasment de jouer au poker en espérant s’amuser avec le cornet double boules. Sucré salé!

La variante en question? Le Bluff, évidemment! Nos politiciens et certains gestionnaires ont dû faire des indigestions de crème glacée à l’adolescence car ils adorent le Bluff. Ils préfèrent essayer de camoufler leurs mauvais coups au lieu de mettre cartes sur table comme le recommande les experts. On change les faits. On tente d’attirer l’attention sur autre chose. Surtout, on n’ose pas avouer que la personne qu’on a nommée à telle ou telle poste est incompétente. Indirectement, ce serait avouer notre propre incompétence. Touché!

Plusieurs se demandent comment améliorer leur leadership. Ce n’est pourtant pas si compliqué. Il suffit de faire preuve de transparence. Le plus tôt possible, il faut faire son mea culpa. Lorsqu’on fait une erreur, il faut tout simplement l’admettre et la corriger. Pour améliorer son leadership, il faut mettre les autres en confiance. Il faut leur montrer que nous sommes compétents pour mener à terme les mandats dont on a la responsabilité. Il faut admettre ses erreurs afin de repartir sur de nouvelles bases et ainsi travailler sur quelque chose de constructif au lieu de perpétuer les omissions à n’en plus finir. Mais ça, ça semble difficile à faire. À tout le moins, si je me fie à l’actualité et ce qui se passe dans les entreprises, ils semblent que plusieurs n’arrivent pas à se détacher de leurs jeux d’enfance. Touché! Coulé!

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