dimanche 15 juin 2008

Discernement

Après quelques semaines de cache-cache avec les journalistes, mon ami Maxime est sorti de son mutisme pour revenir sur la maintenant célèbre Affaire Couillard. Il a fait son retour dans son comté à la radio locale. En quelque sorte, il voulait remercier ses électeurs pour les nombreux appuis qu’ils lui ont manifestés depuis que son cornet double boules lui a fondu entre les mains – Je vous invite à lire mon blogue Jeux d’enfance pour mieux comprendre ma référence au cornet.

Pour ma part, après ses mésaventures plantureuses, je croyais que Maxime retournerait travailler dans le secteur privé. Je pensais qu’après avoir mis la cerise sur son sundae d’erreurs politiques, qu’il aurait tourné la page pour aller mettre à contribution son talent dans un autre domaine. Faut croire que je connaissais mal son tempérament batailleur. Mais au risque de le décevoir, je dois avouer que je commence à croire les partis de l’opposition qui le dénoncent sur toutes les tribunes pour son soi-disant manque de jugement.

À vrai dire, je commence à douter sérieusement de sa réelle intégrité face à la politique et les électeurs. Parce que voyez-vous, Maxime a annoncé sur les ondes qu’il sera de nouveau candidat lors des prochaines élections. Pourquoi osera-t-il revenir sur l’arène politique? D’une part, parce qu’il est confiant de gagner son pari étant donné les nombreux appuis qu’il a reçus de ses électeurs.

D’autre part, il est encouragé par les mots de ses collègues parlementaires : "Baisse la tête et fais-toi discret. La tempête va finir par passer et les gens vont oublier.". Oui chers électeurs, nous allons oublier! Je ne sais pas ce que ça vous fait de savoir ce que pense nos représentants politiques mais moi, ça me désole. D’une certaine façon, cela démontre le respect que nos élus nous accordent. Dit crument, cela démontre qu’ils n’ont rien à cirer de ce qu’on pense de leurs faits et gestes.

Plus le temps passe, plus je deviens sympathique aux ouï-dire de l’opposition. Voyez-vous, il faut vraiment manquer de jugement pour aller rapporter sur les ondes les mots de nos collègues : "Tout va être oublié d’ici les prochaines élections.". En général, on n’aime pas que les autres aillent dire tout haut ce qu’on pense tout bas : "Ah! les cons finiront par oublier ce que t’as fait! Et comme de bons cons, ils voteront à nouveau pour toi! Dans moins de temps que tu le penses, tu seras parmi nous dans le cercle des ministres!". Dire haut et fort ce que pensent ses collègues est tout simplement une preuve que Bernier manque de jugement. À tout le moins, cela démontre qu’il ne prend au sérieux ni ses erreurs, ni la chose politique, ni les électeurs.

La sortie à la radio de Maxime est intéressante sous l’angle du leadership. Elle montre ce que pense, parfois, un soi-disant leader des gens qui l’entourent. Elle montre l’emprise de nos ambitions personnelles sur les gestes que l’on pose – je n’ai pas à m’en faire, la population va oublier d’ici quelques semaines et je pourrai revenir à mes occupations. Leadership! Avez-vous dit leadership? Malheureusement, il y aura toujours des gens pour suivre un individu et ce, peu importe ce qu’il a à proposer.

Il faut toujours être prudent lorsqu’il est question de leadership dans une entreprise. Souvent, on coupe les coins ronds. Lorsque vient le temps de pourvoir un poste, on regarde parmi les gestionnaires celui qui a les meilleures relations avec son entourage. Souvent, on cherche celui qui sera habile à mobiliser les équipes. On croit qu’ainsi, l’organisation va pouvoir atteindre les objectifs que l’on souhaite. Après quelque temps par contre, on est parfois surpris que les résultats ne soient pas au rendez-vous. Surpris des déclarations de notre nouveau dirigeant. Il n’y a pourtant pas raison d’être surpris. C’est souvent ce qui se produit lorsqu’on ne choisit pas nos gestionnaires avec discernement.

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