jeudi 4 février 2010

Amiante valeurs et leadership

Cette semaine, le premier ministre du Québec, Jean Charest, est en mission commerciale en Inde. Peut-être en avez-vous entendu parler? Des travailleurs indiens ont tenté de le rencontrer. Ils voulaient lui demander de mettre fin aux exportations québécoises d’amiante vers l’Inde.

Devant les caméras, monsieur Charest a mentionné que les méthodes d’utilisation des acheteurs d’amiante n’étaient pas le problème du Québec. À ses yeux, les travailleurs indiens doivent faire pression sur leur gouvernement et non sur le gouvernement du Québec. La déclaration m’a immédiatement fait penser à la série sur la culture du leadership de mon infolettre Le Meneur!

Lorsqu’on veut développer une culture du leadership, on devient rapidement confronté à ses propres valeurs. On devient confronté à ses valeurs parce que, qui dit développement, qui dit exploitation des ressources, qui dit profit à faire, qui dit conditions de travail bref qui dit, est nécessairement confronté à des enjeux, confronté à des dilemmes, confronté à des choix à faire.

Qu’avons-nous comme guide, qu’avons-nous comme balise lorsque nous sommes confrontés à faire des choix?

D'une part, nous avons les connaissances, nous avons l’expérience, nous avons notre capacité à penser et à réfléchir. D’autre part, nous avons nos besoins, nous avons nos ambitions, nous avons nos objectifs. Entre les deux, nous avons nos réglementations, nous avons notre éthique, et plus important, nous avons nos valeurs.

Les valeurs, c’est le thème de La Culture du leadership du mois de février. Il est essentiel de connaître nos valeurs et celles préconisées au sein de l’organisation lorsqu’on veut développer une entreprise performante. Cela est tout aussi vrai lorsqu’on veut développer une communauté, une société, respectueuse des uns et des autres.


Jean Charest dit que la façon que l’amiante est utilisé en Inde n’est pas le problème du Québec. Autrement dit, ce n’est pas le problème du Québec si des travailleurs en Inde vont être malades, vont avoir le cancer et vont probablement en mourir.

Ce n’est pas notre problème, dépendamment de nos valeurs. Il serait plus juste de dire que ce n’est pas le problème du Québec parce qu’on ne veut pas que ce le soit. Il serait plus juste de dire que ce n’est pas le problème du Québec parce qu’on veut protéger les emplois des 500 travailleurs de Thetford Mines.

Lorsqu’on connaît les conditions de travail dans les pays en développement, lorsqu’on connaît le niveau d’organisation des travailleurs dans les pays en développement, est-ce qu’on peut réellement affirmer que c’est la responsabilité des autres à utiliser adéquatement nos produits?

Dans la vie, on a le choix de fermer les yeux ou de prendre connaissance des réels problèmes et enjeux auxquels on fait face. Décidemment, Jean Charest a préféré fermer les yeux sur les problèmes de santé des travailleurs indiens. C’est un sérieux problème d’éthique. Un problème éthique qui trouve réponse à même les valeurs de l’individu.

Vendre des produits qui causent des maladies mortelles aux utilisateurs dans le but de sauver quelques emplois ou faire un peu plus de profit, est-ce que cela est en accord avec votre système de valeurs?

Si votre désir est de développer une culture du leadership, vous n’avez pas le choix de faire l’exercice que je propose en février dans Le Meneur! Vous n’avez pas le choix de définir les valeurs endossées par votre organisation. Faites-le!



Liens intéressant sur Radio-Canada.ca:
Dossier L’amiante du Québec en Inde : Ici
Maisonneuve en direct : Ici


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