dimanche 16 mars 2008

So! So! So!

So! So! So! Solidarité! N’ayez crainte, Messieurs, Dames, je ne suis pas encore viré capot. Malgré les bienfaits du syndicalisme au début de l’ère de l’industrialisation - personne n’osera contester les abus de certains patrons à l’égard de leurs employés - je demeure un éternel perplexe face aux méthodes préconisées par les dirigeants syndicaux. Cette semaine, suite à l’arrêt de quelques usines d’assemblage d’automobiles en Ontario, j’ai pu entendre Monsieur Hargrove : "On ne fera pas de concessions sur nos acquis durement gagnés!". Évidemment, la phrase magique s’est illuminée dans mon esprit…

L’industrie automobile américaine croule sous les dettes et perd des parts de marché trimestre après trimestre. Mais cela ne semble pas émouvoir Monsieur Hargrove. Comme tout bon dirigeant syndical, il alimente la hargne contre les Bip! Bip! Bip! d’exploiteurs. « Les gars, on ne se laissera pas manger la laine sur le dos. », pourrait-il dire s’il était québécois. Comment un dirigeant peut-il mobiliser ses troupes pour aller directement vers le mur?

Si vous me le permettez, je dirais que le syndicalisme est aux entreprises ce que le CO2 est pour l’environnement. Sans changements à 180 degrés, l’un et l’autre vont nous mener droit vers un point de non-retour. Pourquoi les dirigeants syndicaux refusent-ils de voir cette évidence?

C’est une belle démonstration de leadership que j'appelle négatif. Monsieur Hargrove exerce du leadership pour se servir. Il sait qu’en alimentant les croyances des travailleurs, il pourra se maintenir en poste. En alimentant les croyances, il sait que les travailleurs vont lui dire : Vas-y Buzz, va leur dire à ces ?##!##! de boss qu'ils n'auront pas notre peau! So! So! So! Solidarité!

Pourquoi alimenter de fausses croyances? À quoi bon garder les employés dans un nuage de demi-vérités? Pourquoi ne pas chercher à exercer un leadership positif afin que tous puissent devenir autonomes et conscients des réels enjeux? Parce qu’on croit qu’ils ne sont pas assez intelligents pour comprendre?

Voyez-vous, le leadership peut être un phénomène fort simple. Entre autres, il demande une sincère intégrité. Les grands leaders sont ceux qui font confiance à ceux qui les entourent. Ils sont capables de communiquer la réalité telle qu’elle est. Les grands leaders ne cherchent pas à manipuler les autres au contraire, ils cherchent à les rendre autonomes avec un esprit critique et réaliste. En fait, les grands leaders savent que :

Ce n’est pas parce qu’on nous suit qu’on va dans la bonne direction! So! So! So! Solidarité?

N.B. : Pour en savoir plus sur le leadership négatif et positif, ce que j’appelle l’Orientation du leadership, je vous propose de venir entendre ma conférence Leadership et paradigmes.

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