dimanche 9 mars 2008

Cent fois

Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage. Vous avez déjà entendu cette citation? Et bien, c’est la première chose à laquelle j’ai pensé cette semaine lorsque j’ai vu les reportages sur le dépôt du rapport de l’Office québécois de la langue française (OQLF). Cent fois sur le métier, développez votre leadership! Avez-vous dit leadership?

Je ne suis pourtant pas le seul à parler de l’attitude qu’un gestionnaire doit adopter pour faire preuve de leadership. Cela demeure relativement simple, entre autres, il y a la consultation des pairs, l’ouverture d’esprit face aux idées de notre entourage, la transparence, la collégialité dans la prise de décisions. Rien de très compliqué il me semble. Alors, comment expliquer la controverse créée de toutes pièces par la présidente de l’Office, Madame Boucher?

Bien humblement, je dois vous avouer que je n’arrive pas à comprendre comment des gestionnaires, président puissent-ils être, peuvent créer un climat aussi négatif autour d’eux. Que recherchent-ils exactement? Qu’est-ce qui les motive? Quels sont leurs objectifs? Que représente pour eux le plaisir au travail? Quelle est la satisfaction qu’ils retirent dans leurs jeux de pouvoir? Comment arrivent-ils à demeurer sereins dans la controverse? Ont-ils la moindre aptitude à se remettre en question?

Bien entendu, il y a parfois des stratégies derrière ces sottes apparences. Certains prétendent que c’est le gouvernement Charest qui a fait pression pour que les conclusions peu favorables au fait français soient passées sous silence. C’est possible mais cette façon de faire n’est en rien du leadership. Cette façon de faire ne permet pas la mobilisation des uns et des autres. Cette façon de faire, ce n’est que de la survie corporative. Dans une entreprise, cette façon faire, ce n’est bon que pour démoraliser ceux dont on espère un petit plus pour l’organisation. Faut-il se surprendre que le petit plus soit rarement au rendez-vous?

Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage. Voilà ce qui résume bien ce que je ressens lorsque je vois des gestionnaires qui, indiscutablement, manquent de leadership. Combien de fois aurai-je à dire et redire des choses relativement simples à comprendre? Combien de fois?

Comme je dis dans ma conférence Leadership et paradigmes, "On veut des leader, mais on veut qu’ils fassent ce qu’on leur dit. On veut des leaders, à condition de garder le contrôle". La présidente de l’Office québécois de la langue française voulait contrôler. Les experts qui devaient commenter son rapport ont refusé de se plier à ses demandes farfelues : commenter le rapport dans une pièce sans ordinateurs, sans téléphones ni télécopieurs et détruire les documents annotés immédiatement après leur analyse.

Il n’est pas toujours facile de faire preuve de leadership. Et encore moins lorsqu’on veut contrôler notre environnement sans divulguer nos réelles motivations. Un gestionnaire doit avoir conscience que la défense du corporatisme à tout prix a un coût : celui de la démobilisation et des démissions. Un coût qui n’a aucun lien avec le leadership sauf, celui de l’anti-leadership. Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage!

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