Rien dans les mains, rien dans les manches! Tout dans mes poches! Plus rien dans les vôtres! Avouez qu’il n’y a pas meilleur magicien que les gens de la finance. La semaine dernière, en trois jours, ils ont réussi à faire disparaître près de 3,5 milliards de dollars. Oui, 3 500 000 000 dollars! Si ce n’est pas de la magie, je me demande bien ce que c’est. J’ai comme l’impression que quelqu’un quelque part a manqué de leadership dans tout ça.
Pour les milliards disparus, cela c’est passé dimanche dernier lorsque JPMorgan a sauvé de la faillite Bear Stearns (BS). Sauvé de la faillite, façon de parler. Le vendredi précédent la transaction, BS valait autour de $3,5 milliards; on n’a plus les BS qu’on avait. JPM les a sauvés de la faillite pour $285 millions. Avec un accent anglophone SVP : "Tu veux que Magic Sam va te faire un tour de magie?"**.
Comme vous le savez, tout cela a commencé avec le papier commercial utilisé sous une forme très créative. C’est l’une des dernières trouvailles des gourous de la finance américaine. Ils sont inventifs nos voisins. Très inventifs mais pour ce qui est de la valeur, je dirais qu’ils aiment surtout en créer. En avoir, des valeurs et non pas de la valeur, cela a probablement moins d’importance à leurs yeux. Comme je vous le disais, quelqu’un quelque part a manqué de leadership.
En fait, plusieurs ont manqué de leadership. Plusieurs ont fermé les yeux afin de monter dans la vague de l’appât du gain. Comme si le but était le profit peu importe ce qui se passe, peu importe la façon. Paraît-il qu’il y a des banques qui ne peuvent chiffrer leurs pertes tellement les papiers commerciaux sont un enchevêtrement de… de… de n’importe quoi avec des règles et des montages financiers que seul les magiciens arrivent à comprendre : Rien dans les mains, plus rien dans vos poches!
C’est clair, plusieurs ont manqué de leadership et pour être honnête, cela ne me surprend pas. Combien de gens aie-je pu voir fermer les yeux simplement pour faire partie de la gang? Combien en ai-je vu entrer dans les rangs afin de pouvoir profiter de la manne qui passait sous leurs yeux? Combien n’osent rien dire parce qu’ils attendent le retour de l’ascenseur? Combien dont la pensée se résume par : Qu’est-ce que tu veux faire, c’est comme ça? Combien en avez-vous vu? J’espère que vous n’en faites pas partie. Combien manquent de leadership parce qu’ils ne veulent pas se faire exclure de leur milieu? Leadership! Avez-vous dit leadership?
Comprenez-vous ce volet du leadership? Comprenez-vous que dans la crise du papier commercial, bien des gens n’ont pas osé dire ce qu’ils pensaient réellement de ce véhicule de placement? Comprenez-vous que parfois, il faut arrêter d’auréoler ceux qui n’ont que de belles paroles à offrir? Comprenez-vous que la cupidité peut avoir de grandes conséquences?
Comprenez-vous que pour exercer du leadership, il faut avoir l’œil ouvert? Il faut demeurer critique à l’égard de ceux qui ont de grands projets et de belles idées. Il faut être capable d’identifier ceux qui embellissent les choses sans entrer dans les détails. Il faut flairer ceux qui ne cherchent qu’à réaliser leurs ambitions personnelles. Il faut reconnaître ceux qui n’ont rien dans les mains, rien dans les manches mais tout dans les poches.
Le leadership, ce n’est pas dire que c’est dommage. C’est agir pour que les dommages n’est pas lieu. Pour exercer du leadership, il ne faut pas seulement créer de la valeur. Il faut aussi en avoir; en avoir ailleurs que dans les poches! Abracadabra!
**Ok! T'as pas aimé le tour de magie de Magic Sam. Pas grave. Magic Sam a plein de tours de magie. Tu veux que Magic Sam te fasse 5 fois plus de magie? Tu sais que Magic Sam veut que tu sois heureux? Ok, vu que t'es pas content, Magic Sam va t'en faire 5 fois plus des tours de magie. De toute façon, tu sais que Magic Sam, y a fait la bonne affaire. En tout cas, si tu le sais pas, Magic Sam, lui, il sait. Ok! là, regardes bien mes mains...
dimanche 23 mars 2008
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M. Lanthier,
RépondreSupprimerJe désire vous féliciter pour votre lettre « Leadership » et pour vos opinions franches et « désintéressées » ou plutôt empreintes d’intentions nobles. On agit tous par intérêt toutefois, à mon avis, il a une énorme différence entre les motivations fondamentales qui soutiennent les actions de certains groupes en comparaison à d’autres groupes ou individus.
Votre récent article paru le 23 mars 2008 dans « Leadership » intitulé « Abracadabra! » en est un bien bel exemple. En fait, ce que j’admire dans vos commentaires, c’est le fait que vous tentez de renverser la tendance actuelle qui s’est solidement installée dans notre société à savoir ce qu’est le « Leadership ».
Cette croyance actuelle à l’égard du leadership et les conséquences qui s’en suivent pour la société et les individus sont bien illustrés dans la majorité des articles que vous avez publiées à ce sujet sur le Net. En fait, les fausses croyances à l’égard du leadership sont à mon avis d’autant plus importantes qu’elles maintiennent la majorité des gens dans notre société dans une position limitant leurs chances d’avoir du succès dans en emploi, dans les affaires ou tout simplement sur le plan social et humain.
Alors qu’ils nous semblent à vous et moi évident que le leadership est mal compris et appliqué dans notre société (sans quoi vous ne seriez pas à publier une lettre mensuelle sur le sujet et je ne vous ferais pas parvenir ce document), on pourraient normalement se questionner sur le fait suivant. Comment peut-on expliquer que la fausse perception relativement au leadership soit si généralisée pour la majorité des individus dans notre société? Quelles sont les causes fondamentales et les raisons pour qu’une majorité de gens soit portée à une telle conclusion erronée. Nous sommes pourtant à l’ère ou les développements technologiques, les moyens de communication, l’accès à l’information atteignent des niveaux jamais égalés dans l’histoire humaine? Je dois donc considérer deux axes opposés afin de tenter de trouver une explication rationnelle. Premièrement, il peut s’avérer que vous et moi l’ont soient totalement « dans le champs » et que notre perception de ce que doit être le leadership soit fausse. Deuxièmement, il peut s’avérer que des conditions historiques aient préparées ou conditionnées la majorité des gens à une telle compréhension. C’est évidemment cette seconde hypothèse que j’ai retenu pour la suite de mon exposé (sans toutefois me fermer à la première hypothèse).
Après avoir suivi une formation en administration des affaires au sein d’une université reconnue mondialement (Bacc. en marketing, comptabilité publique, finance, partagé des postes de responsabilité au sein de grandes entreprises, avoir été entrepreneur (encore aujourd’hui) et avoir beaucoup voyagé à travers le monde au cours des 30 dernières années, j’ai formé ma propre opinion de ce je crois comprendre être les mécanismes sociaux, économiques, etc. auxquels nous sommes confrontés au sein de notre société et qui ont une influence prépondérante sur nos perceptions actuelles en matière de relations sociales, succès en affaires, leadership, etc.
Je désire toutefois préciser que dès mon jeune âge j’ai fait un choix personnel auquel je crois être resté fidèle tout au cours de mes quelques 50 ans d’existence et qui consiste à conserver à tout prix mes valeurs fondamentales acquises aux cours des premières années de nom existence. Ces valeurs essentielles sont une combinaison entre les éléments de nature matérielle et spirituelle qui à mon avis compose la nature même de chaque être humain sans exception (qu’on le reconnaisse ou non). Je mentionne ce point car c’est l’élément déterminant ayant dirigé mes choix et décisions (personnels ou d’affaires) tout au long de ma vie.
Je crois que vous avez touché le « bobo » du doigt dans votre article lorsque vous demandé combien de gens ont fermé les yeux, combien ont attendu en espérant profiter de la manne ou ont voulu protéger leur acquis ou espèrent un éventuel retour de l’ascenseur. Le problème dans notre société nord-américaine c’est qu’une poignée d’individus opportunistes aux principes moraux/sociaux plutôt inexistants ont bien réussit à la longue par le pouvoir de l’argent à établir et maintenir les règles à la base du fonctionnement de notre société. Ces individus et les organisations qu’ils soutiennent contrôlent la grande partie des rouages et des institutions qui sont à la base de nos sociétés modernes afin de protéger leurs acquis et d’en assurer la croissance future. Par exemple, lorsque l’on comprend les rouages précis qui sont à la base du fonctionnement des marchés monétaires et de nos institutions financières et politiques on peut facilement comprendre la façon dont les jeux sont préréglés. Comment pourrait-il en être autrement quand on constate le pouvoir énorme des banques à charte, des compagnies de carte de crédit, etc.? Comment pourrait-on expliquer l’accessibilité au crédit, la surconsommation, etc. et le pouvoir des institutions financières qui ne créées aucune valeur ajoutée (autre que de prêter de multiples fois l’argent qu’ils ont reçu des déposants à de pauvres consommateurs à des taux usuraires 5 fois supérieur au taux normal). Pourtant tout ceci quoique totalement immorale est parfaitement supporté par la nos lois et ne fais pas l’objet de sérieux débat dans notre société.
En contrôlant ces rouages et les principaux canaux d’information on maintient la masse dans une croyance que tout cela est absolument normal et qu’il s’agit d’une situation idéale et bien avantageuses en comparaison avec ce qui ce vit dans d’autres pays. Pour avoir voyager beaucoup aux USA, en Asie et en Europe, je dois dire que cette vision des choses n’est pas nécessairement exacte, qu’elle doit être nuancée et qu’elle fait partie de la désinformation que l’on a tendance à utiliser à des fins « politiques » au sein de notre société nord-américaine.
À mon humble avis, on s’en est fait passer une bonne et ça ne va pas changer demain. Le mal est déjà solidement installé à tous les niveaux de la société. D’autant plus qu’on ne peut juste blâmer les individus qui ont ainsi profiter de l’occasion afin d’assouvir leurs désirs de pouvoir et d’argent étant donné que la raison fondamentale ayant permis à cette situation de s’installer n’est pas essentiellement conjoncturelle mais a été favorisé par l’abandon graduelle par la majorité des individus des valeurs morales essentielles qui sont à la base du développement équilibrés de la personne humaine (être matériel et spirituel). En d’autres mots, on est ici en présence de la répétition constante de l’histoire humaine et quoique je ne crois pas pouvoir assister à un changement fondamental des cette situation, je crois toutefois que des gestes concrets peuvent être posés afin d’améliorer la situation.
L’éducation est en ce sens un moyen très puissant. Et c’est précisément là que je trouve votre travail des plus intéressant. En s’adressant aux gens comme vous le faîte, vous les éduqués et ouvrés leurs esprits sur le fait qu’il existe d’autres façon de concevoir le succès que celles auxquelles ils ont été exposées. Vous leurs partager une importante réflexion à l’effet que leurs propre « ascension» (dans tous les sens du terme) vers le succès et l’abondance contrairement à ce que l’on nous à toujours laisser croire peut se faire beaucoup plus rapidement lorsque l’on aide les autres à « grandir ». La récompense obtenue au terme d’une « entreprise » de ce type, malgré le fait qu’elle ne se chiffre pas toujours en terme de valeur monétaire accumulée, procure à toute personne une valeur totale de beaucoup supérieure à la stricte valeur monétaire. Les gens ont le droit de savoir, de reprendre confiance dans leurs moyens, de comprendre combien il est possible et important d’entreprendre, de contribuer à l’essor de leurs pairs et de leurs communautés, etc… en fait de devenir de vrais « leaders ».
Les jeunes sont particulièrement sensibles mais généralement très peu exposé à ce genre de messages. Il y a un énorme travail à accomplir de ce coté… mais combien gratifiant.
Mon épouse et moi prévoyons mettre en place une fondation sans but lucratif afin d’aider les jeunes de toutes les couches de la société à comprendre qui ils sont et a réaliser leurs rêves et objectifs quel qu’ils soient. Peut-être qu’un jour nos chemins se croiseront… Entre temps, je vous souhaite de converser vos passions et beaucoup de succès dans votre entreprise
Cigam
2 avril 2008