dimanche 18 avril 2010

Satisfaction des besoins

Après le bien connu, «Dis-moi qui sont tes amis, je te dirai qui tu es», voilà le, «Dis-moi quels sont tes besoins, je te dirai ce que tu feras».

Inutile de se le cacher, nous sommes mus par la satisfaction de nos besoins. Ça, ce n’est rien de nouveau sous le monde de Maslow et sa bien connue pyramide. Pyramide qui d’ailleurs, on a la preuve de l’existence par l’entremise des médias et ce, tous les jours ou presque. Le problème, puisqu’il y en a souvent un, c’est évidemment que la preuve est encore plus évidente lorsqu’on la regarde sous un angle darwinien.

Selon mon ami Darwin, chaque individu est mû pour assurer sa propre survie et par le fait même, la survie de son espèce. Le problème, celui dont je vous parlais précédemment, c’est que l’Homme en est venu à penser beaucoup plus à sa survie qu’à celle de l’espèce. C’est d’ailleurs ce que certains appellent l’individualisme!

Lorsqu’on dit problème, on dit solution. Toutefois, il est souvent préférable de commencer par regarder les conséquences du problème. Ce qui nous amène à nous demander ce qui se passe lorsqu’un individu pense plus à sa survie qu’à celle de son espèce?

On ne se le cachera pas, lorsqu’on pense plus à sa survie qu’à celle de l’espèce, il se passe toute sorte de choses. Toute sorte de choses par exemple, la réaction des militants ce week-end à Saint-Hyacinthe au conseil général du parti libéral.

Personnellement, j’ai été interloqué de voir les militants libéraux scander tous en cœur le nom de leur chef. Après la sortie de l’ancien ministre de la Justice Marc Bellemare concernant la nomination des juges et ses allégations à l’égard du premier ministre Jean Charest, me semble qu’une petite gêne aurait été de mise.

Personnellement, je me serais attendu à un peu plus de retenue de la part des partisans. Mais que voulez-vous, on ne semble pas avoir les mêmes besoins. Charest! Charest! Charest!

Faute de retenu, j’ai été encore plus interloqué lorsque j’ai pu entendre cette ancienne ministre Libéral aujourd’hui sénatrice à Ottawa, «En politique, il y a des hauts et des bas. Là nous sommes dans un bas, mais on va s’en sortir.»

Comme si les allégations de l’ancien ministre ne sont rien de plus qu’un mal de tête qui finira par passer. Comme si les problèmes d’éthique que soulèvent les allégations ne sont pas suffisants pour soulever le moindre petit doute. Comme si la vérité n’était pas importante, il suffit simplement d’avoir raison. Peu importe la façon d’avoir raison!

Lorsque j’ai vu les militants scander le nom Charest, j’ai tout de suite pensé à leurs besoins. Par exemple, leur besoin d’appartenir à un groupe. Appartenir à un groupe afin parfois de satisfaire leur besoin d’aimer et d’être aimé. Aimer et être aimé souvent afin de pouvoir monter dans la hiérarchie du parti. Monter dans la hiérarchie afin d’y prendre sa place en espérant obtenir un rôle, obtenir un poste qui permettra d’assurer sa survie.

Le problème du besoin d’aimer et d’être aimé, c’est qu’il fait parfois perdre le jugement de celui qui tente de le satisfaire. Lorsqu’on veut satisfaire ce besoin, on en vient parfois à faire fi de la réalité.

La réalité, c’est que la majorité de la population a perdu confiance en Jean Charest. Et pas seulement à cause de l’ancien ministre Bellemare; ses allégations ne viennent que s’ajouter à la Caisse de dépôt, les collusions dans l’industrie de la construction, les enveloppes brunes, le refus d’une enquête publique, etc. Avec ce cumul, il est tout de même estomaquant de voir les militants libéraux scander le nom de leur chef sans même une petite réserve.

Il faut l’admettre, le monde politique est un monde aliénant. Un monde dans lequel la réalité se déforme afin de défendre une idéologie. Un monde dans lequel il faut croire sans même se poser de question. Car poser des questions, c’est risquer de se faire rejeter. Et se faire rejeter, c’est perdre la possibilité de progresser dans la hiérarchie. Aussi bien dire mettre une croix sur sa propre survie politique!

Avec les résultats du dernier sondage Angus Reid La Presse – 74% des Québécois souhaitent un changement de gouvernement –, on comprend que la façon de mobiliser les autres n’est pas de tenter de cacher la vérité par un quelconque subterfuge. Le leadership, ce n’est pas d’avoir un petit clan autour de soi. Avoir du leadership, c’est être capable de regarder objectivement les faits, admettre qu’il y a des façons de faire à améliorer et surtout, que notre désir est de clarifier ce qui semble confus.

L’actualité le démontre encore une fois, pour avoir du leadership, il ne faut pas avoir de chose à cacher. Pour avoir du leadership, il faut être intègre envers soi et envers ceux qui nous ont donné leur confiance. Autrement dit, la meilleure façon d’avoir du leadership, c’est de faire attention aux besoins que l’on tente de satisfaire.

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