dimanche 11 avril 2010

Grève et leadership: L'Éditorial

Je paraphrase un certain Albert, on ne peut résoudre un problème en pensant de la même façon par laquelle on l’a créé. Cela me semble encore plus vrai lorsque je regarde les grands titres des journaux. Tout converge vers la même évidence, il faut revoir nos façons de faire. Cela est vrai dans les entreprises et peut-être plus encore dans la communauté.

Il y a bien sûr l’environnement à préserver pour les générations futures, L’économie à relancer tout en évitant de récompenser ceux qui ne créent pas de richesse. Dans le plus concret, il y a les citoyens qui en ont assez de payer et qui pour se faire entendre, ont manifesté aujourd’hui même à Québec. Que dire des grèves qui recommencent à menacer alors que le Front Commun 2010 – 475 000 employés de l’État québécois – annonce que ce mercredi à venir sera celui de la dernière chance pour le gouvernemenet?

Dernière chance ou pas, bras de fer entre le gouvernement et le Front Commun 2010 il y aura. Bras de fer il y aura et fort probablement, le règlement final viendra après quelques jours de grève. Comme je le disais hier dans les commentaires à ma chronique de jeudi dernier, pourquoi ne pourrait-on pas se mettre dans la tête que la grève n’est pas une option?

Personnellement, je trouve que les employés de l’État sont chanceux avec leur régime de retraite garantie. Comme bien d’autres citoyens, j’ai de la difficulté à les entendre menacer le gouvernement pour obtenir une augmentation de salaire prétextant qu’ils ne sont pas assez payés.

Je comprends qu’ils aimeraient avoir un meilleur salaire. On veut tous gagner plus d’argent. Cela dit, j’aimerais également qu’ils comprennent qu’en tant que citoyen, je n’en peux plus de payer des taxes et des impôts. Moi aussi j’aimerais ça avoir plus d’argent dans mes poches!

On connaît tous la rengaine, le gouvernement ne sait pas gérer. C’est la faute au gouvernement si les employés de l’État ci, la faute du gouvernement si les employés de l’État ça…

Le gouvernement… c’est qui ça le gouvernement? C’est les 20-25 ministres? Le gouvernement, pourquoi ça ne pourrait pas être les 475 000 employés de l’État? Pourquoi les employés de l’État ne seraient-ils pas responsables de ce qu’ils leur arrivent? Si le gouvernement ne prend pas les bonnes décisions, si le gouvernement n’est pas efficace, pourquoi cela ne pourrait-il pas être la responsabilité des employés de l’État?

Comme je le disais hier dans mes commentaires, il faut penser «out of the box» afin de changer nos façons de voir les choses. En ce sens, pourquoi les employés de l’État, au lieu de faire la grève pour une augmentation de salaire, pourquoi ne pourraient-ils pas faire pression parce qu’ils veulent s’organiser? Pourquoi ne pourraient-ils pas faire pression parce qu’ils veulent travailler efficacement? Mieux organisés et plus efficaces, ils pourraient alors obtenir l’augmentation de salaire recherchée!

Par exemple, il y a quelques semaines, j’écoutais un reportage qui faisait état du fonctionnement de l’Hôpital juif de Montréal. Dans cet établissement, il n’y a pas de problème d’infirmière. Il y a en place un système d’horaire complètement différent de ce qui se fait ailleurs au Québec. Le plus beau de l’affaire, c’est que ça fonctionne et tout le monde est content.

Pourquoi ne pourrait-on pas implémenter le type d’horaire de l’Hôpital juif à la grandeur du Québec? Parce que certains veulent protéger coûte que coûte le sacro-saint principe de l’ancienneté?

La grève n’est pas une option! Il faudrait se mettre ça dans la tête. Il faudrait qu’on commence à chercher des solutions avec de nouveaux paradigmes en tête. L’État, ça appartient à personne et à tout le monde en même temps. Et les mieux placer pour que les choses changent au gouvernement, c’est bien les employés de l’État eux-mêmes.

Tout le monde veut être plus riche et en ce sens, je comprends les employés de l’État concernant leur salaire. Mais pour obtenir ce qu’ils recherchent, pourquoi ne s’engagent-ils pas pour améliorer les horaires de travail et l’efficacité organisationnelle?

Il me ferait tellement plaisir d’admettre que je me suis trompé en avançant que la grève et le leadership ne vont pas ensemble!

.

2 commentaires:

  1. Effectivement la grève n'est pas une option, c'est parfois, par contre, une obligation. La négociation gagnant-gagnant est un excellent principe mais il faut être deux discutant avec une bonne écoute, certe, mais surtout dans un climat de confiance. cela manque cruellement ces temps-ci. Les politiciens ont des objectifs à très courte vue, leur prochaine élection. Souvent les nombreuses recommandations venant de la part des employés ne sont même pas entendues car elles viennent de la base. Et les dirigeants ayant atteints une promotion selon le principe de Peter ne peuvent s'abaisser à entendre ce qui vient de leurs subalternes par manque de confiance en eux. Là je suis certaine que l'on se rejoint. Donc, en bout de ligne, les travailleurs de l'état sont entre l'arbre et l'écorce et parfois cela devient vraiment inconfortable.

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Marie-Andrée,

    Il me fait plaisir de vous relire.

    Dans mon texte, je propose un changement des paradigmes. J’invite les gens à penser différemment afin que l’on sorte des perpétuelles confrontations. Dans un tel changement, il va de soi que les perpétuels dénigrements de l’autre n’ont pas leur raison d’être. Après tout, il est difficile de collaborer lorsqu’on considère l’autre comme étant ci ou ça.

    Un changement de paradigme, cela s’impose tant d’un côté comme de l’autre des tables de négociations. Il est illusoire de croire qu’il n’y a que les autres qui sont fautifs. C’est cet esprit de confrontation qui perpétue le monde dans lequel on vit.

    RépondreSupprimer