dimanche 13 janvier 2008

Trémolos

Comme vous le savez probablement, le leadership d’un individu n’a aucun lien direct avec la fonction qu’il occupe. Cela étant, on comprend aisément que ce n’est pas un quidam issu de nulle part qui peut envisager se lancer dans une campagne électorale. Et encore moins si ladite campagne a lieu chez nos voisins du Sud. Toutefois, si le quidam a 100 millions de dollars à investir dans ses loisirs personnels, rien ne l’empêche d’entrer dans ladite campagne.

La somme est frappante : 100 millions de dollars pour tenter de devenir LE Leader. Comme disait Deschamps : "US qu’on s’en va?". Et j’ajouterais, avec le leadership! Avouez que la somme fait réfléchir. 100 millions de dollars par candidat. 100 millions pour devenir Leader. Au fait, 100 millions pour devenir Leader ou 100 millions parce que justement, ils manquent de leadership?

La course à l’investiture au sud de la frontière démontre d’elle-même que le leadership peut être tout et son contraire. Pour un oui, pour un non, l’influence de l’un ou de l’autre peut monter ou descendre. Comme quoi le « leadership » peut parfois être d’une superficialité incommensurable. À d'autres moments, le « leadership » n’est qu’un courant, une tendance, qui ne fait aucun sens. Aucun sens dans cette course au « leadership » façonnée à coup de million.

Malgré ces millionnaires apparences, surgit à l’occasion le réel leadership. Un leadership qui change le regard des gens. Celui qui inspire. Celui qui donne espoir. Celui dans lequel tous et chacun se reconnaissent. Celui qui mobilise réellement les gens. Celui qui démontre que les millions ne servent que de paravent.

Ce leadership survient lorsqu’il y a connexions entre un individu et son entourage. Selon les analystes, c’est ce qui s’est produit la semaine dernière lorsque Hillary Clinton a parlé de ses réelles motivations*. Elle a communiqué sa vision du monde dans lequel elle désirait évoluer. D’une certaine façon, elle a permis à la population de mieux s’identifier dans la démarche qu’elle propose. Aucun million n’aurait pu mieux réussir cette identification entre la population et madame Clinton.

Bien entendu, certains doutent de la sincérité de Clinton. D’autres vont jusqu’à dire qu’elle a planifié ce moment d’émotion. Possible. Et si c’est le cas, le momentum qu’elle a créée va s’estomper rapidement. Remarquez que tout cela nous importe peu de l’autre côté de la frontière. L’événement n’est pour nous qu’une démonstration, un enseignement, de ce qu’il faut faire pour mobiliser notre entourage.

La victoire de Clinton aux primaires du New Hampshire démontre que les millions demeurent impuissants devant les trémolos d’une personne qui exprime le fond de sa pensée. La victoire de Clinton démontre que rien ne peut avoir plus d’influence sur les autres que la sincérité.

C’est vrai, certains feignent la sincérité et à coup de million lorsque les enjeux sont grands. D’autres le font en vue de leur prochaine promotion ou pour un simple jeu de pouvoir avec leurs collègues. Pour ces un comme ces autres, généralement, l’effet de leurs stratagèmes ne dure jamais très longtemps.

Voici donc l’heure des choix. À vous maintenant d’exercer du « leadership » à coup de «million» ou du leadership en vous exprimant avec tout le trémolo dont vous êtes capable pour exprimer vos réels projets. Et si vos sincères trémolos n’ont aucun impact sur votre entourage, prenez garde! Il y a alors de fortes chances que vous ne soyez entouré de vautours qui ne cherchent que les « millions », leurs bonus ou une quelconque promotion égoïste.

À tout bon entendeur!


* Les paroles que madame Clinton a exprimées avec une voix tremblante lors d’un point de presse : « …ce n'est pas facile et je ne pourrais pas le faire si je ne croyais pas passionnément à ce que je fais. » « Certaines personnes pensent que l'élection est un jeu ». « Mais c'est de notre pays dont il s'agit et de l'avenir de nos enfants ».

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