mardi 12 mai 2009

Culture organisationnelle

Comme près de 1,6 millions – je mentionne le nombre pour me déculpabiliser – de téléspectateurs, j’ai regardé Tout le monde en parle (TMEP) dimanche soir dernier. Un défilement d’invités les uns plus intéressants que les autres. Entre autres, j’ai bien aimé la stupéfaction de Geneviève Borne à l’égard de Jonathan Roy. Je résume sa pensée : «Tu as l’air si calme et si doux, comment peux-tu avoir un tel comportement sur la glace?».

Je crois qu’elle ne pouvait mieux résumer la première impression de la majorité des auditeurs qui regardaient l’émission. À tout le moins, j’ai eu la même impression. Ma stupéfaction entre l’image de Jonathan le gardien est Jonathan le chanteur était d’autant plus grande que j’avais fait une chronique sur son comportement sauvage l’an passé avec ma chronique intitulé Barbarisme.

Comment expliquer un tel clivage de comportement et de personnalité? Plusieurs éléments sont à considérer. Il est important d’en prendre conscience parce qu’ils ont tous leur importance sur le vous savez quoi. Regardons d’un peu plus près deux de ces éléments.

Premier élément, la motivation de l’individu. Jonathan Roy aurait aimé jouer dans la ligue nationale. C’était son rêve, sa passion. Il a toutefois pris conscience qu’il n’avait pas le talent pour aller plus loin que la ligue de hockey junior majeur. «J'ai été chanceux de me trouver une autre passion qui me permette de faire une carrière».

Deuxième élément, la culture organisationnelle. Dans ce cas-ci, la culture organisationnelle propre au monde du hockey. Un monde où lorsque tu n’as pas le talent pour manier la rondelle, tu dois compenser par celui de savoir te battre. Jonathan Roy n’avait pas le premier. Il n’était pas fait pour le deuxième si on tient compte de sa façon d’être à TMEP.

En mars 2008, j’expliquais comment un environnement peut pousser un individu à devenir plus grand que lui-même. Entre autres, je parlais d’empowerment. Hier soir en regardant Tout le monde en parle, j’ai compris que derrière le comportement de Jonathan Roy, il y avait plus que de l’empowerment, il y avait l’énergie du désespoir.

Lorsque Guy A. Lepage lui a demandé si c’est son père qui lui avait dit d’aller se battre, la réponse a été négative. «Je sais que les images montrent ce qu’elles montrent mais c’était ma décision». Bien sûr.

Bien sûr que je comprends que dans une culture organisationnelle comme celle du monde du hockey, lorsque tous les joueurs se battent et que tu vois un signe de la main de ton coach, ton père en l’occurrence, tu comprends ce que tu veux comprendre. En mars 2008, Jonathan Roy a alors compris qu’il devait faire comme tout le monde. Il a compris qu’il devait prouver qu’il a sa place dans ce monde. C’est à ce moment qu’il a traversé la patinoire pour aller prouver ce qu’il avait dans le ventre.

En mars 2008, Jonathan Roy ne se battait pas parce qu’il aime se battre. Il se battait parce qu’il croyait que c’était la façon de pouvoir vivre son rêve – son rêve d’être un joueur de hockey. En mars 2008, Jonathan Roy n’a pas sauté sur Bobby Nadeau par hargne. Il l’a fait par désespoir. Le désespoir du gars qui veut à tout prix devenir un joueur de hockey. Il deviendra peut-être chanteur. Je lui souhaite toutes les chances.

Le passage de Jonathan Roy à Tout le monde en parle démontre toute l’importance d’une culture organisationnelle. Il est important de comprendre que les valeurs qu’une entreprise endosse se reflèteront directement dans sa culture organisationnelle. Culture organisationnelle qui parfois, dénaturent la personnalité de l’individu.

Ça me fait penser au directeur général d’une entreprise où je travaillais – une entreprise d’environ 350 personnes. Même les directeurs avaient endossé le running gag du Just to late alors que le but était le Just in time. «Je me fous où se trouve le fournisseur, arrangez-vous pour qu’il nous livre les pièces. S’il le faut, allez le chercher sur le terrain de golf. Allez sonner chez eux à 11 heures le soir. C’est votre job de fournir les pièces». Mais lorsqu’on lui faisait part des problèmes à venir, il n’entendait rien. Soyez toutefois rassuré, j’étais à l’ingénierie.

Et vous, de quoi est faite votre culture organisationnelle?

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