dimanche 17 mai 2009

La Marche 2/3

C’est dans ma nature. Plus les choses vont mal, plus je cherche à comprendre ce qui ne va pas. Je ne semble pas être le seul avec cette façon faire. Par exemple, il y a la commission Oliphant qui tente d’élucider le mystère des petites enveloppes brunes à Ottawa. Ici à Québec, on a la commission parlementaire qui elle veut démystifier les mécanismes qui ont fait perdre près de 40 milliards de dollars à la CDPQ. À Montréal, on a les compteurs d’eau et les péripéties de la SHDM. Pour clore cette introduction, il y a aussi la mise en demeure de la CDPQ afin d’empêcher la publication du livre, La Caisse dans tous ses états, de Mario Pelletier; sujet pour lequel j’ai fait une chronique hier après-midi.

C’est avec ces événements en tête que je regardais les jeunes défilés à la Marche 2/3 organisée chaque année depuis 39 ans par le Club 2/3; cliquez ici pour voir le reportage de Karine Bastien de Radio-Canada. Pour vous mettre dans l’ambiance, je vous ai déniché cette vidéo sur You Tube. La présentation est un peu scénarisée mais ça donne une bonne idée des valeurs véhiculées par ses 15 000 jeunes provenant de partout au Québec.




Entre nous, n’est-ce pas rafraichissant de voir ces jeunes communiquer leur enthousiasme? N’est-ce pas rafraichissant de voir ces jeunes qui s’impliquent pour un monde meilleur? N’est-ce pas merveilleux ce désir de la relève pour un monde plus juste? N’est-ce pas inspirant cette vision du monde où tout un chacun peut avoir accès au minimum pour assurer sa survie, son épanouissement et sa dignité?

Rafraichissant! Merveilleux! Inspirant! À tout le moins, pour ceux qui ont un minimum d’humanité au fond d’eux-mêmes. Qui ne rêve pas d’un peu plus de justice autour de lui et à travers le monde?

D’accord, je vous l’accorde. J’ai le regard un peu biaisé en rapport à ce type d’événement. Tu ne diriges pas un organisme de coopération internationale – Ingénieurs Sans Frontières Québec – pendant 5 ans sans avoir un penchant pour l’aide humanitaire. N’empêche, y a-t-il quelqu’un parmi vous qui se dit : «De la merde! Que les pauvres des pays en développement s’arrangent avec leurs problèmes. S’ils veulent sortir de leur pauvreté, ils n’ont qu’à se lever le matin et aller travailler comme moi je le fais!» Sincèrement, y a-t-il quelqu’un parmi vous qui pense comme ça?

Je tiens pour acquis que non. Je tiens pour acquis qu’on a tous le désir de vivre dans un monde plus juste. Je tiens pour acquis qu’on a tous le désir de vivre dans un milieu favorisant l’épanouissement des uns et des autres.

Comprenons-nous bien, je ne suis pas en train de dire que tout le monde devrait pouvoir se promener en Lamborghini ou avoir son avion privé. Mais que tout le monde puisse avoir accès à l’eau potable, que tout le monde puisse manger ne serait-ce qu’une fois par jour, que tout le monde puisse avoir un toit pour se loger lorsqu’il pleut. Je tiens pour acquis que nous sommes tous d’accord avec ça.

Je tiens pour acquis qu’au fond de nous-mêmes, on se dit qu’il y a de l’injustice sur cette belle grande planète bleue. On a beau présumer qu’on nait tous égaux à la naissance. Nos lois peuvent bien affirmer que tout un chacun a les mêmes droits que l’autre. La réalité est que dépendamment où tu viens au monde, dépendamment de la famille où tu grandis, dépendamment du milieu, dépendamment de l’éducation que tu reçois, les chances d’avoir une maison avec quatre murs et un toit ne sont pas égales pour tous. Cela est vrai au Québec, cela est vrai au Canada et c’est encore plus vrai à travers le monde.

Je regardais le reportage de la Marche 2/3 et en pensant à tout ce qui précède, je me suis demandé quand est-ce que se produit le moment où le désir de justices des jeunes s’estompe pour faire place au regard de l’adulte qui en a plus pour lui et son nombril. Je me posais la question en faisant le parallèle entre les images de la Marche de solidarité des jeunes et les images provenant des commissions, Oliphant à Ottawa et parlementaire sur la CDPQ à Québec.

Avouez qu’il y a un contraste entre les valeurs véhiculées par ses jeunes remplis d’espoir pour un monde plus juste et les valeurs véhiculées par ceux qui tentent de camoufler la vérité par des subterfuges plus songés les uns que les autres. Tout un contraste et j’aimerais bien savoir quand est-ce que le déclic fait basculer nos valeurs entre celles des premiers vers celles des seconds. Vous, vous le savez quand est-ce que le déclic se produit?

Je vous pose la question parce que je pense que c’est important de connaître la réponse lorsqu’il est question de leadership. Vous comprenez? Un individu a plus de chance d’avoir du leadership s’il pense au bien-être des autres au lieu de penser aux stratagèmes pour camoufler ses erreurs.

Je présume votre scepticisme. «Oui mais les employés ne sont jamais contents. Ils veulent tout le temps des augmentations de salaire. Il faut toujours les pousser dans le dos pour qu’ils travaillent, etc.»

Eh oui! j’exagère encore une fois mais oublions les salaires et les petits jeux syndicat/patronat qui alimentent le climat organisationnel pour le meilleur et pour le pire. Au-delà de ces irritants, que faites-vous au jour le jour pour rendre le travail de vos employés plus intéressant? Combien de fois par jour, par semaine (plus facile), par mois (un minimum) les félicitez-vous pour leurs efforts? Pour leur bon travail? Combien de fois prenez-vous le temps d’échanger avec eux sur ce qu’ils font à l’extérieur de l’entreprise?

Comprenons-nous bien, je ne vous suggère pas de faire une Mère Teresa de vous-même. Cela n’est pas nécessaire. Entre le dévouement de cette dame pour soulager la souffrance humaine et ceux qui cherchent les subterfuges pour sauver leurs fesses, il y a une multitude d’actions que vous pouvez poser pour que vos employés sentent que vous avez à cœur leur bien-être, leur épanouissement et leur cheminement professionnel.

Sincèrement, je vous suggère de regarder à nouveau cette vidéo. Elle est inspirante. Et lorsque vous serez convaincu de la pertinence de la vision de ces jeunes remplis d’espoir, demandez-vous comment au quotidien, à votre façon, en fonction de votre entreprise, demandez-vous comment vous pouvez transmettre des valeurs constructives auprès de votre personnel, comme le fait pour les jeunes la Marche 2/3.

Sur ce, bon leadership!

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