vendredi 8 mai 2009

Se FIER avoir

Cela vous est-il déjà arrivé d’écouter les lignes ouvertes à la radio? Pour ma part, j’apprécie particulièrement l’émission publique Maisonneuve en direct. Hier midi, il était question des FIER – Les Fonds d’Investissement Économique Régional. La discussion tournait autour d’irrégularités de fonctionnement soulevé par le Parti Québécois et plus particulièrement François Legault, critique officiel de l’opposition en économie.

Le problème est encore une fois assez simple : allégeance de conflits d’intérêts, détournement des argents des régions vers la grande ville, etc. Bref, la politique au quotidien, la petite politique. Ou la politicaillerie comme on en entend trop souvent. Quoiqu’encore une fois, l’adage semble être de mise : Il n’y a pas de fumée sans feu!

Interviewé par l’animateur Jacques Beauchamp, Monsieur Legault a donné son point de vue. Par la suite, un gestionnaire d’un des FIER est venu dire qu’il respectait les règles et donc il n’avait rien à se reprocher. Évidemment, il n’a pas osé se prononcer sur la pertinence ou non des règles. À suivi un économiste qui a dit des choses et d’autres pour lesquelles je n’ai pas trop porté attention.

Après les trois invités de l’émission, la parole était aux auditeurs. Et c’est là que j’ai pensé leadership. J’ai pensé leadership lorsque j’entendais les hommes d’affaires des régions qui en avaient beaucoup à dire, je paraphrase. Pourquoi est-ce qu’un fonds d’investissement des régions est-il administré par des gens à 600 km des régions? Il y en a plein de gens compétents en région, on n’a pas besoin d’être administré par du monde qui ne comprend pas notre réalité.

Et un autre, c’est quoi l’idée de faire un fonds de 15 millions pour les régions si on dit que 50% du fonds peut-être investi à l’extérieur de la région? Je comprends qu’on peut vouloir assurer un rendement minimum pour les investisseurs – le gouvernement met 2/3 des sommes et l’autre tiers provient d’investisseurs privés – mais s’il n’y a pas assez de projets, qu’on réduise le montant à 8 millions et qu’on investisse au moins 80% dans la région. Me semble que le mot le dit : fonds des régions.

Et combien d’autres commentaires pleins de gros bon sens ai-je pu entendre. Et cela m’a fait penser au temps où je travaillais en entreprise. Sur le plancher de production, j’entendais constamment de bons commentaires. Dans le genre, amenez-les les pièces. On ve les construire les autobus. Dans un environnement juste-à-temps, le running gag était devenu le just-to-late!

Combien de fois ai-je pu voir des gens bien intentionnés avec le désir de bien faire les choses mais frustrés d’être à la merci de décideurs qui s’intéressent plus à leur avenir qu’aux besoins de l’organisation?

Je sais que vous allez probablement penser à l’analogie du gérant d’estrade. Après tout, il y aura toujours des gens insatisfaits. C’est vrai mais pour autant, plusieurs gestionnaires auraient avantage à être plus à l’écoute des gens de la base. C’est incroyable le nombre de bonnes idées que les employés peuvent avoir.

Personnellement, lorsque j’étais ingénieur de production, j’ai toujours été à l’écoute des gens que je devais aider. Et je le faisais parce qu’ils avaient toujours une solution à me proposer. Et la plupart du temps, leurs suggestions étaient pleines de gros bon sens. Le plus beau de l’affaire est que je les écoutais et curieusement lorsque j’avais besoin d’un service, les employés arrêtaient leur travail pour m’aider.

Être à l’écoute. Prenez n’importe lequel livre sur le leadership et je vous garantis que vous allez y trouver ce conseil. Être à l’écoute, c’est la base du leadership. Mais allez savoir pourquoi, plus les gens montent dans la hiérarchie, moins ils sont à l’écoute de la base. Plus les gens montent dans la hiérarchie, plusieurs sont-ils à s’empêtrer dans des histoires à faire dormir debout : C’est parce que le fournisseur… La commande est partie mais on a eu à la modifier et là ce qui est arrivé… Je lui ai dit de faire comme ça mais… Je n’ai rien à me reprocher parce que j’ai suivi la consigne…

Hier en écoutant Maisonneuve à l’écoute, j’ai réalisé que plus ça change, plus c’est pareil. Il y a plein de gens avec de bonnes idées qu’on n’ose pas écouter. On n’ose pas les écouter parce qu’on ne veut surtout pas leur donner le pouvoir que l’on désire garder pour soi. Après tout, la règle est simple : ils n’ont qu’à monter dans la hiérarchie s’ils ne veulent pas se FIER avoir!

.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire