dimanche 26 avril 2009

Susan Boyle: Gladwell Outliers?

Depuis quelques semaines, peut-être avez-vous remarqué que je commente l’actualité de façon plus assidue? Il y a deux raisons bien précises qui expliquent ce changement. Dans un premier temps, cela répond à un désir de visibilité afin que mon entreprise puisse mieux répondre à mes besoins. Effectivement, malgré les plaisirs que j’éprouve à écrire, il y a les comptes à payer. Dans un deuxième temps, j’ai la plume plus intense parce que j’ai pris conscience que la communication me permet d’harmoniser l’individu que je suis et ma vision du monde : vivre en société implique une contribution personnelle qui assure son fonctionnement.

J’ai la plume plus active et pour une deuxième semaine, je me suis gardé le dessert pour l’édition dominicale. Avouez qu’il est difficile de trouver meilleur sujet que la révélation de Susan Boyle. Si vous ne connaissez pas cette pétillante Britannique, je vous invite à regarder sa vidéo ci-dessous.




Susan Boyle a fait le tour de la planète. Indéniablement, elle a un talent inné. Avez-vous dit inné? Dans les circonstances, faisons un parallèle avec le livre Outliers de Malcolm Gladwell. Du moins, regardons ce qu’en disent les médias.

Dans Outliers selon les médias, Gladwell nous dit d’oublier l’inné lorsque vient le temps d’expliquer le succès des autres. Selon lui, le succès dépend avant tout de l’effort. En ce sens, il a établi une règle qui frappe l’imaginaire : 10 000 heures. Aux yeux de Gladwell, le succès des Beatles, de Bill Gates et de tous les autres prodiges s’explique avant tout par leurs efforts. Selon les médias qui citent Gladwell, il faut arrêter de mettre l’inné sur un pied de stalle.

Toujours selon les médias, Gladwell s’amuse avec les dates de naissance pour démontrer que le succès n’a rien à voir avec un don de la vie. Ainsi, les dates de coupure – pee-wee, bantam, etc. – sont une autre explication du talent de certains individus. Pour Gladwell, un jeune de 7 ans et 3 semaines à la date de coupure aura plus de chance de devenir un prodige que son ami de 7 ans et 11 mois. Entre autres, parce que le plus jeune aura été stimulé plus tôt dans sa vie. Conséquemment, il aura constamment été poussé aux limites de ses aptitudes afin d’être au même niveau que ses camarades plus âgés. Ainsi, il aura développé le désir du dépassement de soi tout en ayant la chance de développer ses compétences précocement.

Sur son site internet, Gladwell explique en quoi consiste Outliers – What is Outliers about? À la question 11 – What do you want people to take away from Outliers? – Gladwell explique que les Outliers ne le deviennent pas seulement par leurs efforts. Ils le deviennent par la contribution des gens qu’ils ont eu la chance de croiser. Ainsi les prodiges verraient le jour en fonction des circonstances de leur vie. À mes yeux, c’est le message principal que désire communiquer Gladwell avec Outliers mais les médias ne l’ont probablement pas considéré car il est beaucoup moins sexy que la règle du 10 000 heures.

Le récent succès de Susan Boyles est l'exemple idéal qui réconcilie le talent inné et l’approche que propose Gladwell. Le talent de Susan Boyles a été découvert il y a quelques semaines tout simplement parce qu’au cours de ses 47 ans, elle n’avait pas croisé de gens qui pouvaient le mettre à jour. Pendant 47 ans, les circonstances ont fait en sorte que la voix extraordinaire de cette dame est demeurée un secret que seul son chat pouvait entendre. J’exagère probablement. Dans quelques semaines ou quelques mois, je ne serai pas surpris d’apprendre qu’elle chantait dans une chorale ou quelque chose de similaire.

Outliers est devenu un succès de librairie parce qu’il véhicule l’idée que l’on accorde trop d’importance à l’inné. Ce sont les efforts qui mènent vers le succès. Outliers est un succès de librairie parce qu’il nous réconforte sur le fait que nous pouvons tous accéder aux succès. C’est très américain comme approche : c’est en travaillant fort que l’on connaît le succès!

Évidemment, il faut donner le meilleur de soi-même pour atteindre le succès. Pour autant, il faut reconnaître qu’il y a des gens qui ont une longueur d’avance sur les autres. Une avance non pas parce qu’ils sont nés au bon moment par rapport à la date de coupure. Une avance sur les autres parce qu’ils ont un talent naturel.

Si on prend pour acquis Outliers tel que le présentent les médias, cela nous laisse croire que nous pouvons tous êtres des leaders. Est-ce réellement le cas? Je ne le crois pas. Certes, tout le monde peut améliorer son influence auprès des autres. Tout le monde peut devenir plus compétent. Tout le monde peut améliorer ses aptitudes à interagir avec les autres dans un cadre professionnel. Pour autant, est-ce tout le monde qui peut devenir LE leader?

Bien sûr! Il faut faire des efforts pour exceller dans un domaine, peu importe le domaine. En ce sens, la règle des 10 000 heures de Gladwell est tout à fait fondée. Pour autant, on ne peut nier qu’il y a des gens qui ont des talents naturels. Et le leadership n’échappe pas à cette loi de la nature que l’on nomme l’inné.

Ce n’est pas la première fois que je le dis : les organisations se plaignent d’un manque de leadership parce qu’elles ne sont pas en mesure de reconnaître leurs leaders naturels. Susan Boyle en est un bon exemple. Elle a indéniablement un talent naturel. Les circonstances ont fait qu’elle a pu l’exploiter à sa pleine valeur 47 ans après sa naissance. Personne n’avait remarqué cette dame auparavant.

Vous avez donc le choix pour développer vos leaders. Certains experts en leadership vont vous soutirer des dizaines de milliers de dollars en vous parlant de la règle des 10 000 heures. Pour ma part, je vous propose mes services pour vous aider à identifier vos futurs leaders et les développer. Simplement, je vous propose mes services pour identifier qui de vos employés sont des Outliers.

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