vendredi 17 avril 2009

Droits, obligations, responsabilités

Ce matin, j’écoutais la radio en prenant le petit-déjeuner. Je syntonisais le 95,1 FM, C’est bien meilleur le matin à Radio-Canada. Dans une discussion à brûle-pourpoint, l’animateur et les chroniqueurs commentaient le nouveau règlement de la ville de Montréal interdisant l’installation de poêle à bois dans les nouvelles constructions résidentielles.

Les uns et les autres voyaient cette décision comme étant matière à controverse. Entre autres, pourquoi interdire l’installation de poêles à bois et ne pas obliger les propriétaires de vieux équipements à les changer pour de nouveau? D’autant plus qu’il est démontré que les anciens sont beaucoup plus polluants que les nouveaux. Et on faisait référence au cachet chaleureux, pittoresque et romantique du chauffage au bois. On mentionnait également que deux jours de chauffage au bois polluent autant qu’une automobile utilisée pendant une année.

À mes yeux, l’idée de fond qui peut être matière à controverse derrière tout ça est la crainte de l’atteinte à la vie privée. La déesse vie privée! Si je veux un poêle à bois dans ma nouvelle maison, personne n’a le droit de m’en empêcher. Je suis chez moi et j’ai le droit de faire ce que je veux.

Peut-être vous demandez-vous pourquoi je parle de chauffage au bois sur un blogue dédié au leadership?

Et bien voilà, ce que j’entendais à la radio me laissait perplexe. Nous sommes rendus à une époque où on pense que nous n’avons que des droits. Remarquez, je ne devrais peut-être pas m’en faire alors que plusieurs carburent au chacun-pour-soi.

Tout ça me laisse perplexe parce que le chacun-pour-soi est une grande partie des problèmes de leadership que l’on retrouve dans les organisations. Lorsque les gestionnaires pensent plus à leur promotion, leur bonus de fin d’année ou leur prochaine augmentation de salaire, il est difficile de mobiliser le personnel autour de projets communs.

Que l’on interdise l’installation de poêle à bois, cela ne devrait même pas être un sujet de discussion. Notre environnement est pollué comme ça ne se peut pas. On se doit d’agir et maintenant afin de préserver la qualité de l’air à court terme et l’avenir de notre planète à plus long terme. Mais le problème est qu’on s’en fout éperdument. Bien sûr, tout le monde se dit concerné par l’environnement mais lorsque vient le temps de passer aux actes, c’est autre chose.

C’est le même problème avec le leadership. Tout le monde veut plus de leadership. Tout le monde est là à chercher des trucs pour mieux motiver les employés. Mais lorsque vient le temps de passer aux actes, c’est autre chose.

Dans mes conférences, j’explique que le problème majeur du leadership, c’est les gestionnaires. Le problème du leadership, c’est l’attitude des gestionnaires envers les employés. Le problème est que dans mes conférences, plusieurs trouvent que mon approche est trop simple.

Pourtant, mon message est loin d’être simple. La difficulté de mon message se trouve dans sa mise en application. C’est la même chose avec la pollution. C’est facile à comprendre ce qu’il faut faire pour éviter de polluer l’environnement. C’est la mise en application des gestes qui polluent moins qui pose problème.

Je parle de chauffage au bois parce que l’environnement et le leadership, c’est le même combat. Pour l’un comme pour l’autre, il est difficile de mettre en application les bons gestes. Et cela est d’autant plus difficile pour ceux qui pensent n’avoir que des droits et omettent leurs obligations et responsabilités.

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