dimanche 15 mars 2009

The Perfect Storm: Final Act

Le leadership est un phénomène à la fois simple et complexe. Simple et complexe lorsqu’il est question de le comprendre. Également simple et complexe dans sa mise en œuvre. Pourquoi en est-il ainsi? Tout simplement parce que le leadership dépend d’une multitude de facteurs qui, souvent, les uns vont à l’encontre des autres.

Tous les jours on peut voir les effets de l’éloquence, du sens critique, des alliances et des jeux-enjeux qui vont les uns à l’encontre des autres. Par exemple, vendredi dernier, le gouvernement a nommé Michael Sabia à la tête de la CDPQ. Une nomination qui a soulevé la controverse de plusieurs intervenants et alliances. En premier lieu et sans surprises, les partis d’opposition qui se sont dit scandalisés. De nombreux analystes politiques ont dénoncé cette nomination. D’anciens hauts dirigeants de la CDPQ ont également avoué être surpris. Bons joueurs toutefois, ils ont donné la chance au coureur.

La semaine dernière, les représentants des TCA ont annoncé qu’ils avaient fait d’importantes concessions au bénéfice de leur employeur, GM, afin que ce dernier puisse demander une aide financière au gouvernement. On parle ici encore une fois de montants qui jouent dans les milliards $. Comme si cela n’était maintenant que du p’tit change.

Quelle est la nature de ces importantes concessions? Un gel des salaires jusqu’en 2012, une suspension du réajustement au coût de la vie des salaires et des rentes de retraite. L’élimination d’une semaine de congé et d’une prime annuelle de 1700$. Ainsi que l’ajout d’une contribution de 30$/mois des travailleurs à leur allocation de maladie. De mon point de vue, des concessions tout simplement risibles compte tenu du contexte économique et des montants demandés auprès du gouvernement.

Comme l’expliquait monsieur Rousseau dans son allocution, le monde financier ne croyait pas possible la déconfiture de l’économie. Le monde financier ne croyait pas possible que le gouvernement des États-Unis laisserait une banque faire faillite : "To big to fail". Si on regarde les «importantes concessions» accordées par les TCA, c’est probablement ce que se disent leurs représentants : To big to fail! Le gouvernement va payer car il ne peut se permettre que l’industrie automobile nord-américaine s’écroule.

Lorsqu’on regarde les nombreux jeux-enjeux présents dans l’actualité, faut-il se surprendre des nombreux appels qui demandent plus de leadership de la part des dirigeants? Absolument pas car nombreux sont les intervenants qui utilisent l’éloquence pour tenter de déjouer le sens critique des autres.

Mais le pire problème auquel fait face l’économie actuellement, c’est qu’ils sont plusieurs à faire comme on le faisait lorsqu’on était enfant. Vous savez, lorsqu’on criait : Il m’a volé mon cochon (tirelire). Il a pris mon auto (jouet). En fait, plusieurs crient à l’aide lorsque le jeu-enjeux ne tourne pas à leur avantage. Après tout, il y aura toujours le gouvernement pour réparer les pots cassés. Parce que comme l’a si bien dit monsieur Rousseau : To big to fail!

Comme mentionné au début de cette chronique, les pertes de 40 milliards $ à la CDPQ sont une excellente occasion pour nous aider à mieux comprendre le leadership. Avec The Perfect Storm, j’ai tenté de mettre en lumière les différents éléments qui rendent le leadership à la fois simple et complexe. Au moment où je fais les dernières retouches à ce texte, un journaliste mentionne que la nomination de Sabia à la tête de la CDPQ semble être une commande politique. Autrement dit, si The Perfect Storm a frappé en octobre dernier, le vent, lui, ne semble pas être sur le point de se calmer.

Simple ou complexe le leadership? Il serait simple si les gens étaient capables de faire preuve de transparence. Mais ça, pour plusieurs, ça semblent être complexe de le comprendre!

CDPQ – The Perfect Storm Analysis
The Perfect Storm : L'Éloquence
The Perfect Storm : Sens critique
The Perfect Storm : Les Alliances
The Perfect Storm : Jeux-enjeux
The Perfect Storm : Final Act

Allocution de monsieur Henri-Paul Rousseau à la CCMM

.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire