jeudi 4 novembre 2010

Les bonnes raisons!

Vous en conviendrez avec moi, c’est un curieux hasard. Effectivement, il y a de cela deux semaines, jour pour jour, je vous parlais d’une histoire à dormir debout. Parlant de hasard et d’histoire, vous avez compris que je vous reviens avec une autre! Mais n’ayez crainte, contrairement à la première, vous pourrez lire la présente dans la position de votre choix. Mais attention, ce n’est pas ce que vous pensez. Eh non! Cette semaine, je vais vous parler d’un autre genre d’histoire. Cette semaine, il sera question non pas d’une histoire à dormir debout, mais bien d’une histoire de gros souS.

Oui messieurs, dames! Une histoire de gros souS avec un grand S parce que vous comprenez, il y aura beaucoup de sou dans l’histoire.

Je ne peux rien vous cacher, vous l’avez compris, je parle de la vente de Potash Corp à BHP Billiton. Remarquez, on devrait dire la non-vente puisque comme vous le savez également, le gouvernement Harper à dit, je paraphrase, « Non, le Canada n’est pas à vendre pour 3900 milliards de souS. »

Je sais, je sais… Je sais bien que Potash Corp n’est pas le Canada, mais c’est en écoutant Le Téléjournal que l’histoire m’est venue en tête. Une histoire qui remonte à plusieurs années. En fait, tout commence alors que j’étais encore jeune, très jeune. Pour être plus précis, ça commence à l’âge où on ne comprend pas grand-chose. À l’époque, je ne comprenais pas pourquoi il y avait une partie des États-Unis qui était à l’autre bout du Canada. On m’avait dit que l’Alaska avait été acheté pour les ressources.

Pourtant, lorsque je regardais la mappe monde, il me semblait plus naturel que le Canada eut acheté l’Alaska. Ça aurait fait un plus beau dessin devais-je me dire dans mon for intérieur? Mais on m’expliquait que le Canada n’avait pas les moyens d’acheter l’Alaska. À l’époque, même si je ne savais pas ce qu’on pouvait acheter avec, disons, 1000 sous, j’étais déçu que mon pays ne soit pas assez riche pour acheter l’Alaska.

On me parlait également des ressources dans le Nord du pays. Ressources dont un jour, le monde aurait besoin. Je n’avais aucune idée de la façon d’utiliser les ressources, mais je me sentais rassuré qu’on ait plein de ressources sous nos pieds. On me disait que le Canada serait riche lorsque tout le monde voudrait nos ressources. « Assé riche pour acheter l'Alaska? »

C’est tout de même amusant un enfant. Ça ne comprend rien de ce qu’on peut faire avec les ressources, mais il est rassuré de savoir qu’il y en a pleins sous ses pieds. C’est comme l’Alaska, j’aurais aimé qu’elle fasse partie du Canada. Je crois que j’aurais été fier de pouvoir dire : « Mon pays c’est le Canada. Dans mon pays, il y a l’Alaska. Il est beau mon pays avec l’Alaska. »

Avouons-le, un enfant, c’est plus qu’amusant. Prenez juste deux minutes pour les écouter parler. Mon père y fait ça… Ma mère, elle travaille là… C’est un peu comme moi et mon Alaska, les enfants ont besoin de s’identifier, ils ont besoin d’être. Ils sont souvent par procuration. Ils se projettent dans l’autre. Les enfants existent à travers plus grand qu’eux. C’est ce que certains appellent, le sentiment d’appartenance. Les enfants existent lorsqu’ils sont fiers.

Les enfants sont fiers d’appartenir à plus grand qu’eux, mais il ne faut pas nier son plaisir. Les adultes aussi aiment ça faire partie du groupe. Les adultes aussi aiment exprimer leur fierté de faire ci ou de faire ça. Du moins, ils ont le goût d’être fiers de dire qu’ils travaillent là et qu’ils font ça. Et c’est ça que les organisations doivent comprendre si elles veulent développer le leadership : les employés n’attendent que l’occasion pour pouvoir être fiers de travailler au sein de l’organisation.

Je pensais à ça hier, les ressources, l'Alaska, alors qu’on parlait de Potash Corp au Téléjournal. Le journaliste expliquait que le gouvernement Harper, partisan du libre-échange et de la libre concurrence, avait probablement rejeté l’offre de BHP Billiton plus pour des fins électoralistes que pour défendre les richesses canadiennes. Et c’est ça le problème du leadership dans les organisations, trop de gestionnaires prennent des décisions, mais pas pour les bonnes raisons.

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3 commentaires:

  1. Wow encore un super bel article Guy-Michel! Merci de partager avec nous ces réflexions. Je suis complètement avec toi. Est-ce que, selon toi, les entreprises paternalistes sont un modèle de fonctionnement qui répondrait à ce besoin?

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  2. Bonjour Emmanuelle, Merci pour l’appréciation. C’est toujours agréable à lire.

    Pour ce qui est du type d’entreprise, paternaliste ou autres, je ne crois pas qu’il y ait de solutions mur-à-mur. Il faut comprendre que le sentiment d’appartenance ne repose pas sur les mêmes motivations pour tous les individus. Certains auront le besoin d’être rassurés et d’être guidés, approche paternaliste. D’autres chercheront les défis à réaliser qui permet le dépassement de soi, une approche plus autonomiste dans ce cas-là.

    Il faut donc comprendre que tout dépend de la culture organisationnelle que l’on veut développer à l’interne. Une fois cela bien établi, tout commence à l’embauche. Il faut alors faire monter les bonnes personnes dans l’autobus.

    Tous ont besoin de s’identifier. Tous ne s’identifient pas aux mêmes besoins.

    Bon week-end,
    Guy-Michel

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  3. Merci beaucoup Guy-Michel.
    Bon week-end à toi aussi :-)

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